Avez-vous remarqué ces personnes qui répètent tout le temps « Je suis chanceuse ! » et « J’ai toujours eu de la chance ! ». Ou bien celles qui récitent en murmurant le mantra contraire en concluant devant leur infortune certaine qu’il ne faut même pas rêver.
J’étais étudiant lorsque j’eus mon premier ordinateur. Après quelques mois un ami fit une erreur en essayant de m’aider. Mon nouveau PC était grillé et je n’avais pas un sou. Je pris l’ordinateur sous mon bras et cherchai un atelier pour le réparer. Il pesait lourd sous le soleil d’été. Au magasin, je demandai s’il y avait des options moins chères. Ils me donnèrent le numéro de téléphone d’un monsieur qui travaillait de chez soi et qui pourrait m’aider. Je l’appelai depuis une cabine téléphonique. Il pouvait me recevoir.
J’allai chez lui en trolleybus (un bus électrique). Il y avait des montagnes de PCs, écrans et claviers qui remplissaient son salon jusqu’au plafond. Son grand berger allemand, très effrayant, me lécha les jambes (il faisait très chaud) et haleta droit dans mes yeux. Je n’étais pas à l’aise.
J’expliquai mon problème au propriétaire du chien, puis je souris et sautai le pas :
– Écoutez, je ne peux pas vous payer, mais je suis étudiant en informatique. Qu’est-ce que je pourrai développer pour vous, en échange de cette réparation ?
Il a fini par me demander de développer une petite application pour le rembourser.
Est-ce que j’ai eu de la chance ?
La réalité est que la chance est le résultat d’une stratégie, consciente ou pas. Vous n’êtes pas plus chanceuse que les autres mais si vous pensez l’être pour une raison quelconque, vous êtes prête à profiter de chaque heureuse rencontre ou coïncidence dans votre vie personnelle ou professionnelle. Vous profitez de chaque imprévu. Vous prenez les opportunités à bras-le-corps. Vous devenez du coup une personne chanceuse.
Celles et ceux qui ne pensent pas avoir de la chance ont tendance à hésiter et douter :
- Est-ce que cela est vrai ?
- Est-ce qu’il y aurait une ruse ?
- C’est trop beau pour être vrai !
En mettant en question les causes, les origines de l’événement ou de la rencontre et les possibles effets en prenant cette l’opportunité, vous devenez malchanceux. En grande partie, considérer par défaut d’avoir la poisse est dû en grande partie à cette méfiance.
État d’esprit statique ou évolutif
Cette vue du monde en noir et blanc (chanceux/malchanceux) reflète un modèle statique dans lequel vous ne changez pas essentiellement. Vous êtes né avec vos talents et capacités. Vous pouvez les améliorer en gagnant plus d’expérience, mais vous ne pourrez pas ajouter des nouvelles capacités et « talents ».
Un autre modèle est de penser que vous pouvez toujours changer et apprendre. Vous apprenez en lycée et à l’université, ou dans votre travail avant de devenir un professionnel. Vous continuez d’apprendre et de changer votre rôle ou même profession. Vous étiez un développeur mais vous avez aussi appris à faire du design, à écrire ou à présenter devant un public. C’est le modèle de croissance continue ou l’état d’esprit évolutif.
Dans ce deuxième modèle la stratégie de la chance peut être apprise. Être ouvert aux nouveaux défis vous permet de saisir les nouvelles opportunités qui se présentent.
Accueillez de nouvelles opportunités pour avoir plus de chance
Commencez par ces trois habitudes :
– Souriez d’abord (même au téléphone)
– Soyez le premier à donner
– Écoutez attentivement et patiemment
Ces étapes vous aideront à devenir quelqu’un qui a de la chance.
Après avoir réparé mon PC gratuitement, ce monsieur m’avait trouvé par la suite mon premier vrai client. J’ai eu la chance pour la deuxième fois.
P.S.
La première fois que j’ai entendu parler d’une stratégie de la chance ce fut lors d’une conférence adressée aux développeurs. Merci Lisa Crispin !